Un repas bien mérité [pv Sarah ^^] [FINI]

Un homme entra à la salle à manger. C’était l’heure où tout le monde allait prendre son souper (le dîner pour les français). Donc, la salle était pleine. Tous les mutants et membres du personnel affamés y étaient. L’homme qui venait d’arriver ne portait qu’un pyjama propre. Ni bas, ni soulier, seulement son pyjama. La chaîne qu’il avait au cou montait et redescendait à chacune de ses respirations. Ses joues légèrement creuses et les cris de son ventre montrait qu’il avait faim lui-aussi. Il s’accrochait à se qu’il pouvait pour rester debout. Ses jambes et ses bras tremblaient affreusement. Il était encore sous l’emprise des tranquillisants qu’on lui avait donné quelques jours plus tôt, alors qu’on avait tenté de l’attrapé près du premier Tnatum.

Depuis qu’Elizabeth, sa fiancée, était venue à l’accueil pour l’amener à l’infirmerie, il n’y était plus sortit. On l’avait coincé sur son lit dans cette salle où tout le monde semblait souffrir, même lui. Son œil le faisait hurler de douleur lorsque les calmants ne faisaient plus effets et il en réveillait tout le monde, y compris Elizabeth qui dormait avec lui. Elle tentait toujours de le calmer, mais c’était tellement atroce comme souffrance pour un seul œil en plus…

Son œil gauche, caché par un pansement, avait été coupé par un débris lors de l’explosion du premier établissement de mutants. Les médecins étaient confiants, il pourrait revoir de cet œil, il n’aurait qu’une énorme cicatrice débutant du milieu du front, passant sur son œil et se terminant au milieu de sa joue gauche. Mais avec le pansement, il arrivait à tout cacher de sa blessure.

Nero se retint le ventre lorsque celui-ci se remit à grogner. Il commençait à regretter la nourriture de la salle à manger depuis qu’il était à l’infirmerie. Là-bas, c’était presque de la purée immangeable et pourtant le jeune homme n’était pas difficile d’habitude. Elizabeth lui avait quelques fois amené de la nourriture de la cafétéria, mais ce n’était pas assez pour le Moréen. Et puis, il n’aimait pas l’infirmerie et Elizabeth ne voulait pas qu’il sorte puisqu’il n’arrivait pas à se tenir debout assez longtemps.

Il s’approcha donc du comptoir et se prit un plateau. Après un moment, il avait réussit à se dénicher un bon steak avec des pommes de terre en cube. Quelques légumes cuits par-ci par-là changeaient l’aspect de son assiette et un verre d’eau accompagnait le tout. Une fois servit, Nero alla s’asseoir à une table libre, au fond de la salle. Il n’avait pas dit à Elizabeth ni à aucun infirmier qu’il était sortit. Il était partit en douce alors que personne ne se préoccupait de lui. Sa puce serait sans aucun doute furieuse après lui, mais il espérait qu’elle comprendrait qu’il n’était pas fait pour être enfermé dans une pièce et qu’il avait besoin de bouger de temps à autre.

Après quelques minutes de bon repas qui firent des plus grands bien à notre Nero, une personne arriva près de sa table, sans qu’il ne s’en rende compte sur le coup.

Après avoir quitté Elizabeth non sans appréhension, Sarah s'était finalement rendu compte que le moment était venu de se rendre à la cafétéria afin de prendre le repas du soir. Si elle n'entrait pas à cause du courage qui lui manquait, elle jeunerait. Tels avaient été les mots d'Elizabeth : jeûner. Cela, la jeune fille se refusait à le faire. Trop longtemps elle avait subi les contorsions douloureuses de son estomac, désespérant de trouver quelque nourriture réconfortante un jour, mais se refusant sans arrêt à se rabaisser jusqu'à manger de l'herbe. La fierté... toujours cette fierté qui l'habitait et qui lui avait permis de s'en sortir de nombreuses fois...

Se familiarisant peu à peu avec le gigantesque bâtiment, les couloirs sinueux se présentaient tous à elle avec la même ressemblance inquiétante. Mais Sarah savait que cette impression se dissiperait rapidement. Après tout, il n'y avait que depuis quelques heures qu'elle était ici. Chaque chose en son temps. Au bout d'un moment qui lui parut une éternité et pour elle et pour son estomac, la mutante se retrouva devant une porte à double battants ouvrant sur une grande salle dans laquelle dinaient des dizaines et des dizaines de personnes. Bouche bée, jamais elle n'avait vu autant de personnes d'aussi prés. Se reculant un peu dans l'ombre, mais toujours observatrice, Sarah regardait tous ces individus, prisonniers comme elle. Prisonniers ? Pas tous. Apparemment certains devaient jouir d'une certaine liberté : sûrement des espéces de surveillants.

Dévorant littéralement ces gens des yeux mais toujours cachée, la jeune fille aperçut quelques visages paraissant sympathiques, et d'autres qui lui faisaient peur. La faim se lisait sur tous les visages, sur toutes les mains attrapant avec rapidité les couverts ou le pain, sur toutes les bouches qui avalaient avec voracité ce que leurs propriétaires avaient la gentillesse de leur donner. Ce spectacle attisait sa faim et la faisait reculer. La peur... Cette ennemie féroce que tout un chacun a déjà connu, tôt ou tard. Cette chose infâme qui vous tord les boyaux, vous donne la nausée, et fait trembler vos jambes. Mais avoir peur... n'est-ce pas déjà y croire ?

Inspirant profondément, Sarah avança d'un pas à peu prés ferme et décidé dans la piéce en espérant que son apparition ne causerait pas de brouhaha plus important ou pire : déclencherait des regards pesants sur sa personne. Rapidement, elle comprit le mécanisme de la prise des repas. Prendre un plateau. Des couverts, un verre, une assiette. Elle connaissait ces ustensiles de vue bien sûr, mais jamais elle ne s'en était servie. Puis se servir à l'espéce de buffet central. Rassemblant ce qui lui restait de courage, la mutante se munit donc de tout ce qui était nécessaire et son menu se composa d'une part de ce qui ressemblait à de la viande grillée avec des légumes et des petits carrés jaunes. Cela lui avait toujours causée une peine immense de manger de la viande, mais ses tentatives de devenir végétarienne s'étaient soldées par un échec : son corps avait besoin de cette viande et de ses protéines.
Cherchant une table des yeux, son regard tomba sur un jeune homme à l'écart, et en pyjama. Peut-être serait-il assez gentil pour lui permettre de partager la table ? S'approchant, elle murmura :

" Est-ce que je... je peux m'asseoir ? "

Nero sursauta en entendant la jeune adolescente lui parler. Son cœur se débattait à tout rompre dans sa poitrine. Il avait eu peur que ce ne soit Elizabeth qui l’ait retrouvé. Elle serait sans doute furieuse après lui de le savoir ici plutôt qu’au repos à l’infirmerie. Si elle devait l’être et le lui faire pleinement savoir, il préférerait de loin qu’elle éclate seule avec lui en privé, et non ici, devant tout ce monde, ces mutants, affamés ainsi que quelques membres du personnel de l’établissement.
Le jeune homme avala sa bouchée de travers avant de répondre gentiment à la demoiselle:

« Euh, oui, oui, tu peux venir t’asseoir ici. Je ne suis pas là pour empêcher les autres de venir s’asseoir pour manger… surtout un bon repas comme celui-ci… un excellent repas…»

Nero regarda les restes de son assiette avec envie et se permit de prendre deux autres bouchées. La nourriture était tellement bonne ici, comparée à celle de l’infirmerie. Son ventre, qui passait ses journées à crier famine et qui réclamait la nourriture d’ici, venait de se régaler et de se emplir abondamment la panse. Le Moréen regretterait peut-être plus tard de ne pas avoir laisser de mot à sa tendre fiancée, mais pour le moment, il voulait profiter pleinement de ce moment de répit, hors de la pâté pour chats qu’on lui avait donné jusqu’à présent. Elle le comprendrait… Sûrement… Du moins, il l’espérait de tout son cœur.

Se retournant vers la jeune fille, Nero la regarda afin de savoir à qui il avait présentement affaire. Une belle jeune fille aux longs cheveux blonds, de petite taille qui caractérise bien les jeunes femmes. Elle semblait avoir la même âge que sa fille, Merona. Merona… Il n’aurait pas dû repenser à elle en ce moment. Ses sentiments étaient trop fragiles, il pouvait flancher n’importe quand pour un rien ces temps-ci. Tout ça à cause de cette fichue drogue qu’on lui avait injecté pour le calmer avant de l’amener ici. S’il ne faisait rien pour se changer les idées, il allait à nouveau se remettre à pleurer.
Il prit son verre d’eau d’une main pour en boire quelques gorgée avant de tendre la seconde vers la jeune fille :

« Je suis Nero Kyotyo, mutant du secteur A. Et toi ? »

Nero remarqua que la jeune adolescente avait rougit. M’enfin, il n’était pas intimidant, à moins que le fait qu’il l’ait fait sursautée et qu’elle failli échapper son plateau l’ait fait rosir ainsi. Puis, elle déposa son plateau sur la table. Elle avait l’air surprise de s’asseoir sur une chaise. Hey bien… Venait-elle peut-être d’un autre monde comme lui pour être aussi incrédule face à un objet. Même si cela faisait un peu plus d’un an qu’il ne vivait plus à l’époque moyen âgeuse, le jeune homme était toujours intrigué par l’objet qu’ils appelaient « ordinateur ».

Puis, Nero vida toute son assiette comme un grand. La jeune fille avait l’air tout autant intrigué pour les ustensiles que pour la chaise, mais n’en était pas moins affamé on dirait ! Elle n’avait pas l’air habile avec ceux-ci, comme si elle n’en avait jamais utilisé auparavant… m’enfin, il la laissa faire, tout en sirotant son verre d’eau. Il replaça ensuite son bandeau sur son œil gauche, de sorte qu’elle ne puisse voir la plaie sur son œil qui commençait à cicatriser.

Laissant la jeune fille manger une partie de son repas, Nero se présenta et lui tendit la main galamment. M’enfin, lorsqu’il rencontrait quelqu’un, il était toujours galant et cordial. Evidemment, puisqu’il avait été roi. En tant que roi, c’était son devoir d’être galant et cordial. Enfin, passons. Elle avait ouvert la bouche pour la refermer. M’enfin, Nero n’aurait peut-être pas dû lui tendre la main comme ça. Elle avait vraiment l’air de sortir d’un autre monde. Elle ne avait peut-être donc pas ce qu’il faisait. M’enfin, elle lui prit la main après quelques instants. Nero lui fit un faible sourire et fit un léger mouvement de bas en haut avec sa main.

« Sarah ? Hum, joli nom. Enchanté de te connaître. Et pour le secteur, ce n’est rien. Il faut pas t’excuser pour ça, tu n’es sûrement pas la seule à ne pas le savoir, ajouta-t-il avec un clin d’œil. Le secteur A regroupe tous les mutants du bâtiment qui contrôlent assez bien leurs pouvoirs. Le secteur B, ceux qui ne les contrôlent pas du tout ou peu. M’enfin, si tu ne connais pas ton secteur, tu peux toujours aller vérifier à la bibliothèque… Ou je pourrais demander à Elizabeth si elle s’en souvient… M’enfin, si tu la vois, tu pourras le lui demander, c’est la belle blonde à la peau basanée et aux magnifiques yeux d’émeraude… »

Nero ne termina même pas sa phrase qu’il s’était perdu dans ses pensées. Elizabeth… Rah, mais pourquoi ne lui avait-il pas laissé un petit message pour lui dire où il allait ? Il détestait tellement la rendre furieuse après lui et maintenant il s’était arrangé pour le faire… C’qu’il pouvait être pathétique lorsqu’il voulait… En fait, non, c’qu’il pouvait être pathétique lorsqu’il ne le voulait pas, plutôt.

[Ok, c'est pas fort fort... Désolée pour l'attente ^^"]

Nero fit un faible sourire en la voyant le regarder replacer son pansement. M’enfin, il n’avait pas très envie de s’expliquer là-dessus, surtout qu’il ne pourrait s’empêcher de songer à Merona en lui relatant son accident. Il fut content qu’elle ne le questionne pas à ce sujet, même s’il aurait pu lui dire gentiment qu’il n’avait pas envie d’en parler pour le moment. Enfin, il en parlerait peut-être plus s’il finissait par revoir sa fille unique. Il allait la revoir, il le devait. Il ferait tout pour la retrouver, quitte à aller la chercher lui-même. Il n’avait pas envie de la perdre. Il avait vécu avec elle durant toute une année alors qu’il aurait pu l’élever lui-même avant d’arriver ici...

Nero vit que la petite avait rougit face au compliment qu’il avait fait. M’enfin, était-ce la première fois que ça lui arrivait ? Peut-être bien, qui c’est. Malgré tout, Nero avait toujours eut le tour de faire rougir les femmes. Dès son arrivée au premier Tnatum, il avait réussit à faire rougir la belle Elizabeth plus d’une simple fois ! M’enfin, il avait réussit à la charmer aussi et à se faire aimer de celle-ci... Et puis, il l’avait fiancé, peu de temps avant l’explosion. Son prochain objectif était de maintenant arriver à l’amener chez lui pour la marier, puisqu’il n’avait aucune idée si ici il pourrait faire de même facilement. Et puis, il lui avait déjà mentionné qu’il l’amènerait voir ce qu’avait l’air son ancien chez lui et ce qu’était qu’une vie de souverain. Parcourir les champs en selle, voir un pays entier vieux de plusieurs centaines d’année pour son époque à elle, voir un paysage entièrement vidé de tout fils électriques, de toutes voitures polluantes, entouré d’une vie active et tranquillement, humer l’air de la campagne... Nero n’allait pas oublier de lui permettre ce petit voyage, jamais de la vie !

« La deuxième ? Hey bien, ça m’étonne, j’aurais cru qu’avec le nombre de mutants ici, tu aurais rapidement fait connaissance avec plusieurs... M’enfin, tu viens d’arriver, je suppose ? Prends tout ton temps pour te faire des contacts, certains ne sont pas très commodes, crois-moi, mais la plupart le sont. Suffit de tomber sur les bons. Et puis, je crois même que les anciens mutants sadiques sont en fuites pour le moment donc il n’y a rien à craindre. »

Enfin, Nero ne craignait personne pour son compte. Il n’y avait que Fly qui pouvait faire du tort, mais ce n’était pas pour lui qu’il devait s’inquiéter, c’était pour Elizabeth et ses garçons.

« Tu ne sais pas ce que c’est ? Hey bien, j’irai te la montrer si tu veux ! C’est extra, il y a tout pleins de livres partout afin de passer le temps. C’est super silencieux, on arrive à y entendre une mouche voler même ! M’enfin, selon moi, c’est le meilleur endroit pour relaxer puisque le silence est d’or là-bas. Et aussi... parce que j’étais toujours à la bibliothèque chez moi... Elle était plus grande que celle d’ici, mais contenait d’avantage de roman sur l’histoire de mon pays et de mon époque que d’histoires pour les enfants, adolescents et adultes. »

Nero remarqua ensuite que son regard avait plus d’éclat lorsqu’il avait mentionné le nom de sa belle.

« Je me doutais bien que tu la connaissais. C’est elle après tout qui s’occupe d’accueillir les nouveaux mutants à Tnatum. M’enfin, il lui arrive quelques fois qu’elle ne puisse pas à cause de moi... J’avoue que je peux me montrer assez attachant pour qu’elle reste avec moi... Enfin... Elle me dit rarement non pour un câlin... »

Tout en parlant, Nero remarqua que la petite rougissait. Mais bon, si elle venait tout juste d’arriver, c’était à peu près normal qu’elle ne connaisse encore que très peu de monde.

« Il t’ont eu alors que tu dormais, toi aussi ? Hey bien, je suis content de ne pas être le seul à qui c’est arrivé… Evidemment, pour moi il était hors de question de me laisser faire. J’ai dû les avoir très bien amochés, ces traqueurs, la première fois qu’ils m’ont eu. Et puis, Elizabeth a l’habitude d’être gentille, crois-moi. Elle a 4 garçons qu’elle élève seule, même si je suis là pour lui donner un coup de main… Je l’ai toujours connu comme ça et ce depuis qu’elle m’a accueilli au premier Tnatum, il y a de cela maintenant plus d’un an… Elle s’est toujours occupée d’accueillir les nouveaux mutants, afin de les rassurer et de les informer de l’endroit où ils étaient arrivés. Elle sait ce qu’elle doit faire et comment calmer n’importe qui, des jeunes enfants jusqu’aux grands gaillards comme moi. »

Nero vida d’un trait le reste de l’eau qu’il y avait dans son verre avant de répondre à sa question.

« Oui, il y en avait, mais comme ils préféraient la liberté à ce lieu, ils ont préférés déserter lors de l’explosion. M’enfin, je ne crois pas qu’il y en ait beaucoup pour le moment que les traqueurs aient réussit à attraper. Ça nous fait un petit répit pour nous. M’enfin, s’il y en a qui t’embête, t’as qu’à venir me voir. Il n’y en a pas un ici qui me fasse peur, pas même le Directeur et ses co-directeurs. Donc, si t’as un problème, tu peux venir me voir, ça me feras plaisir de t’aider, fini-t-il avec un clin d’œil. »

M’enfin, Nero était toujours prêt à aider tout le monde pour le simple plaisir d’aider quelqu’un. Il ne demandait jamais rien en retour, mais ne refusait pas un merci, ni même un câlin. Et quand c’était Elizabeth, il ne refusait absolument rien venant d’elle.

« Ah non ? Hey bien, j’imagine que tu viens d’une époque encore plus lointaine que la mienne, c’est ça ? Mais bon, peu importe, j’étais roi chez moi, donc j’ai dû tout apprendre ce qu’il y avait à savoir, de A à Z… Bah, en fait, presque tout, ce qui concernait mon pays en général. »

Nero était un peu surpris de savoir qu,elle ne savait pas lire, mais bon, elle était tout de même sympathique cette jeune fille ! Et puis, chez lui, les villageois un tant soit peu pauvres ne pouvaient se permettre de savoir lire, c’était trop insignifiants pour eux, qui s’occupaient des produits de la terre.

« Oui, tu as bien deviné, Sarah, je suis effectivement le compagnon d’Elizabeth, m’enfin, je suis même plus que ça, je suis son fiancé. »

Nero arqua ensuite un sourcils, un peu surpris par sa question.

« T’apprendre à lire ? Hey bien, si, je n’y vois aucun problème. Si tu as envie d’apprendre, je veux bien t’aider. Je ne vois pas pourquoi je ne t’aiderais pas. »

La surprise de Sarah fut totale en entendant que Nero avait ete capture avec autant de simplicite, et lui aussi dans son sommeil. Quelque part, surement cela la rassurait un peu, elle se disait qu'elle n'etait pas la seule et que, instinct ou non, quand des etres dotes d'une veritable malveillance et redoutablement organises decidaient de s'en prendre a vous, l'on pouvait difficilement s'y soustraire, sauf si l'on est dote d'une veritable agilite et rapidite, et, parfois, d'une goutte de chance. Ce qui n'avait ete ni son cas, ni le sien... Cependant, quand son interlocuteur evoqua le fait que ses kidnappeurs avaient du souffrir afin de parvenir finalement a le capturer vivant, la jeune fille ne fut pas etonnee. Le charisme qu'il degageait etait assez impressionnant, de plus, sa musculature semblait en assez bonne etat. Si il avait ete un animal, sans doute l'aurait-elle associe a un loup jeune et dans la force de l'age.
Interessee par le statut de mere d'Elizabeth, Sarah fut surprise de constater qu'elle possedait quatre enfants. Ce n'etait pas rien pour une humaine ! Au cours de ses voyages et deambulations, la mutante avait constate que les familles depassant trois enfants etaient tres rares, ce qui etait plutot le contraire dans la nature. Cela la fit sourire. Elle imaginait sans peine la jeune femme appliquer sa tendresse sur des nouveaux-nes. Pas etonnant que Nero soit tombe sous le charme devant une telle personne. Elle se demanda egalement qui etait le pere des quatre enfants mais, par discretion, elle se retint de poser la question.
La nouvelle de la desertion des mutants consideres comme sadiques rassura un peu Sarah, meme si... enfin bon, ce n'etait pas le moment d'y penser de toute maniere. De plus, le jeune homme lui offrait de bonne grace sa protection contre n'importe qui. Cela la fit sourire timidement et rougir, bien qu'au fond d'elle, la jeune fille etait fort impressionnee.

" Wo... woah. Meme contre le directeur ? Il faut vraiment que tu sois courageux. "

Oui, decidement, ses impressions se confirmaient. Il ressemblait vraiment a certains jeunes loups quelque peu rebelles et qui s'attaquaient regulierement au chef de meute, dans une attitude de defi constant. Seules deux resultats pouvaient avoir lieu : soit le jeune quittait la meute apres s'etre fait chasse par le male dominant, soit il reussissait a le tuer, et dirigeait la meute a sa place.
Revenant sur terre, Sarah sourit tristement a Nero en secouant la tete. Non, son epoque, contrairement a lui, etait celle dans laquelle ils vivaient. Restait a lui dire la verite. Inspirant un bon coup, elle avoua :

" En fait... non, je.... Je suis de cette epoque mais... je vivais dans la nature... pas.. dans... "

* La civilisation.... Oh, il va me prendre pour une sauvage. Et c'est un roi ! Jamais je ne m'en serais doutee ! Mais une fois de plus, cela ne m'etonne pas... tout en lui clame la puissance. *

" Un roi ? Vous... enfin... c'est... impressionnant. "

Acquiescant vaguement lorsque le souverain confirma sa presomption de savoir si il etait bien le compagnon d'Elizabeth, Sarah sourit en revanche de toutes ses dents, le regard eclatant et charge d'une extreme reconnaissance vis a vis de son accord pour lui apprendre a lire.

" Merci beaucoup ! C'est... c'est vraiment gentil. "

Nero se rappelait très bien du soir où les traqueurs de Tnatum l’avaient attrapé. À ce moment là, il était encore sous l’emprise de Méa, qui avait usé de sa magie pour le faire obéir, même si c’était totalement inutile. Il dormaient l’un contre l’autre, Nero ayant forcé la jeune enchanteresse à partager son lit pour une nuit. Evidemment, Nero ne savait pas à ce moment-là que ce n’était pas réellement de l’amour qu’il avait, mis que c’était le sortilège qui était en action. M’enfin, les traqueurs étaient arrivés dans le milieu de la nuit. On avait tenté de le droguer, mais il avait rapidement repoussé les hommes, même si après peu de temps, on avait réussit à l’immobiliser, à le droguer et à le ligoter. Tout ça, sans que Méa ne se relève et ne l’aide. Elle feignait de dormir, cette garce ! Nero n’avait qu’une seule envie à son égard : Lui exploser sa sale tête entre ses doigts. Il voulait lui faire payer toutes ses années où elle l’avait mené de la sorte, sans lui en glisser un mot, tout ce temps où elle lui avait mentit, lui avait caché la vérité à propos de sa fille ainsi qu’à propos de sa stérilité !

Nero ne manqua pas le sourire de l’adolescente. Le jeune homme n’aurait peut-être pas dû mentionner le fait qu’Elizabeth avait quatre enfants. Il avait mentionné qu’il était arrivé ici il y a à peine un an ! Elle les avait eu avec d’autres hommes, c’était vrai, mais le jeune homme n’avait pas à s’expliquer là-dessus, de peur de la juger injustement.

Le jeune moréen vit qu’elle avait sourit et rougit.

« Oui, même contre le Dirlo… Je me suis déjà battu contre lui auparavant, dans le premier Tnatum… Et je crois bien que tu es la première à me dire que j’suis courageux de dire ça… J’ai plutôt entendu que j’étais fou et stupide de vouloir le confronter. Mais bon, j’suis pas de cet avis… »

Nero se fichait de se faire mal en se bagarrant. Il avait l’impression que de ne pas pouvoir donner des coups à quelqu’un ou sur quelque chose était un peu comme le torturer. C’était vital pour lui. Il était plutôt du genre très actif et sportif, sans aucun doute. Il aimait bouger tout le temps, s’épuiser jusqu’à en suer énormément, se faire mal en même temps. C’était sa manière de se sentir bien. Ainsi qu’une raison pour laquelle il refusait de rester là à ne rien faire à l’infirmerie.

« À cette époque-ci ? Eh bien, j’en ai encore à apprendre moi…, fit-il, se grattant l’arrière de la tête d’une main. M’enfin, je n’ai pas à te juger, j’suis pas ici pour ça de toute façon. »

Puis, lui souriant, il reprit :

« Tu peux continuer de me tutoyer, t’en fais pas. C’est pas parce que j’étais un roi chez moi que tout le monde doit me vouvoyez. Je n’ai jamais obligé personne à me vouvoyer de toute façon, tu vois… »

Puis, voyant son sourire face à son accord pour lui apprendre à lire, Nero lui répondit :

« Il n’y a pas de quoi. Tu n’auras qu’à venir me voir à l’infirmerie, j’y suis toujours ces temps-ci, quand tu voudras commencer. Je crois bien qu’Elizabeth me laissera sortir de là de temps à autre pour aller à la bibliothèque, non ?, fit-il, souriant et ayant légèrement envie de rire. Comme si Eli était si terrible que ça avec lui ! »

Nero écoutait la jeune fille lui parler tout en regardant de temps à autre son assiette vide. Il n’était venu ici que pour manger un bout après tout. Il ne voulait pas qu’Elizabeth s’inquiète de voir son lit vide alors qu’elle l’y avait laissé avant d’aller faire d’autres trucs. Comment réagirait-elle si elle ne le retrouvait pas à l’endroit ou il avait bien voulu rester le temps d’être rétablit? Prendrait-elle peur qu’il lui soit arrivé quelque chose? Ou bien se mettrait-elle en colère après lui pour ne pas l’avoir écoutée et ne pas lui avoir dit où il allait comme ça? Oh merde… Nero était plus que dans le pétrin. S’il ne retournait pas à l’infirmerie dans peu de temps, elle serait sans doute furieuse contre lui et il aurait du mal à la défrustrer. Et dire que le jeune homme détestait par-dessus tout la fâcher… Là, il était vraiment dans les emmerdes jusqu’au cou, c’était certain.

"Oui, bien sûr que je comprends. Et ça, pour ça, peu de gens oseraient, oui, affronter le Dirlo. Il a fait souffrir énormément de gens ici, à ce que l’on m’a dit, mais bon, je n’ai toujours rien eu de trop grave moi à cause de lui. Mais bon, faut pas s’en faire, d’accord? Suffit de ne pas le provoquer pour ne pas avoir d’ennuies avec lui. J’suis pas tellement un bon exemple pour ça, mais bon, fit-il, légèrement embarrassé."

M’enfin, il fréquentait Elizabeth depuis près d’un an. En la côtoyant, il côtoyait aussi ses jeunes garçons. Une chance pour Elizabeth qu’ils n’avaient pas encore eu vent de ce qu’il pouvait faire comme niaiseries. Encore mieux qu’il ne sache pas qu’il avait affronté le directeur en personne au premier Tnatum. Qu’elle genre d’influence aurait-il sur eux? Le jeune homme préférait ne même pas le savoir…

"Dans la nature? En compagnie des animaux uniquement? Hey bien… J’crois qu’on va bien s’entendre tous les deux! J’ai vécu une partie de ma vie en croyant être le fils d’un palefrenier et notre maison se trouvait en bordure de la forêt. Ce n’était pas la première fois, selon moi, qu’on me retrouvait dans les boisés à chercher à approcher un animal. C’est là qu’ils m’y ont trouvé, en plus, à mes 5 ans… Mais là, je m’égare dans mes souvenirs de gamin qui doivent pas t’intéresser du tout…"

Nero retourna se gratter la nuque, signe qu’il était mal à l’aise. Il n’osait pas vraiment parler de son enfance comme ça. Et puis, comment expliquer le fait qu’on l’avait retrouvé dans le bois à ses 5 ans sans lui dire que c’était parce qu’il avait fuit? Fuit parce que sa mère était morte empoisonnée quelques jours avant sa fuite? Qu’il avait fuit parce que son père était mort assassiné devant ses yeux par son oncle en plus? Non, il ne le lui dirait pas… Il n’en avait jamais rien dit à Elizabeth, sur la mort de ses parents. Il évitait le sujet de toute façon et assez habilement il faut dire. Qu’elle jeune femme dirait non à une séance de bécotage et de câlins offerte par son copain?

"Je ne t’y force pas, si tu tiens à vouloir me vouvoyer, tu en as parfaitement le droit. Seulement, je ne suis pas trop du genre à vouloir paraître au-dessus des autres, tu vois le genre? Disons que, même avec une couronne sur la tête, je continuais d’aider les villageois dans les travaux saisonniers, les semences, les récoltes, et tout ça…
Et puis, ce n’est rien. Si tu tiens vraiment à apprendre à lire, je t’aiderai, coûte que coûte!"

Nero lui sourit. Mais il le perdit tout aussi rapidement en se rappelant qu’il n’avait prévu être ici que le temps de manger un bout. C’était encore étonnant qu’Elizabeth ne soit pas arrivée à la salle à manger pour manger en plus… Le cherchait-elle? Viendrait-elle manger uniquement si elle le trouvait? Eh merde… Nero commençait à s’inquiéter pour elle maintenant. Il n’avait pas envie qu’elle jeûne parce qu’elle le cherchait!

Se relevant, le jeune homme avait eut l’intention de s’excuser auprès de la jeune adolescente et de lui dire à la prochaine. Malheureusement, ses jambes ne semblaient pas être du même avis que lui. Elle tremblaient énormément sous lui et devait se retenir sur la table pour être sûr de ne pas tomber. Évidemment, c’était en ce moment-ci qu’il avait le plus besoin d’elles et c’est à ce moment-ci qu’elles ne voulaient plus le porter sans aide. Nero n’eut donc pas le choix de se rasseoir sur sa chaise. Il était découragé. Il voulait absolument retourner voir Elizabeth pour la rassurer et peut-être la calmer. Évidemment, puisqu’elle devait sûrement être paniquée de ne pas savoir où il était encore passé!

Nero soupira. Non, il n'allait pas. Ses jambes n'allaient pas. Elles refusaient encore de supporter son poids! Ça l'énervait. Il détestait ne pas arriver à se déplacer, déjà qu'à son arrivé ici, il avait dû se retenir à tout ce qu'il y avait autour de lui pour arriver à rester debout convenablement. Et maintenant, il n'arriverait sûrement pas à se relever pour aller consoler sa belle! Rah! Mais merde, pourquoi les événements s'en prenaient-ils à lui de cette manière? Et où était sa protectrice, la vénérée Mingra, alors qu'il avait inévitablement besoin d'elle?
Nero se retourna vers la jeune Sarah, découragé.

" Non, ça ne va pas... Ce sont encore... Mes jambes, elles ne veulent plus m'aider du tout, fit-il, tentant de lui faire un sourire pour ne pas trop l'alarmer. Oh, non merci, ça ira... J'vais bien pouvoir finir par retourner à l'infirmerie avant qu'Elizabeth ne s'en aperçoive... S'il n'est pas déjà trop tard...

Nero n'aimait pas trop qu'on l'aide, à moins que ce ne soit de force. Il préférait toujours mieux tout faire lui-même. Et oui! Notre jeune Moréen était pas mal orgueilleux. M'enfin, qui ne le serait pas? Il était chevalier chez lui, après tout! Et c'était les chevaliers qui aidaient les autres, pas le contraire. M'enfin, peut-être qu'en sa condition de roi, chez lui, on se devait de lui venir en aide... Non! Il en était hors de question! Il était jeune et n'avait aucune envie qu'on le prenne pour un faible, encore moins pour un lâche capricieux qui prenait toujours appuie sur le soutient des autres autour de lui! Son oncle avait agit de la sorte, son cousin avait agit de la sorte aussi, mais pas lui! Ça, JAMAIS!

" M'oui, j'allais quelque part, je me levais justement pour retourner à l'infirmerie... Je... Je n'étais supposé venir ici qu'en coup de vent, le temps de manger, mais là... Il commence à se faire tard et puis j'ai oublié de prévenir Elizabeth de mon absence... Elle risque de s'inquiéter pour moi et... Je n'ai pas tellement envie que ça finisse en chicane... Surtout que lorsqu'elle s'inquiète, elle peut se mettre à me hurler après... M'enfin, je préfèrerais qu'elle le fasse lorsqu'on est seul... Ça lui éviterait de déranger tout le monde à l'infirmerie... Je n'aime tellement pas ça... C'est le dernier truc au monde que je souhaite, la fâcher... M'enfin, tu n'as pas à te préoccuper de m'aider, j'me débrouille très bien..."

Nero tenta alors de se relever. Péniblement. Il n'eut pas le choix que de s'appuyer sur la table avec ses deux mains. Ça lui prendrait sûrement toute son énergie afin de se rendre à l'infirmerie rapidement. S'il l'aurait voulu, il aurait pu prendre sa forme de félin, il aurait pu se rendre encore plus rapidement là-bas. Mais il serait encore deux fois plus fatigué à son arrivée. Rah! Mais cette idée aussi d'être aussi têtu et de vouloir absolument venir manger à la cafétéria! Simplement à cause de son orgueil, il allait sûrement frustrer sa belle pour un moment! Bravo Nero, félicitations...

[Bon, le prochain post, j'le fais planter xDDDD]

Nero avait relevé la tête vers Sarah lorsqu'elle déposa sa main sur la sienne. Elle avait une si petite main délicate comparée à la sienne… Une main de jeune femme comparée à une main d'ancien combattant…
L'écoutant attentivement, Nero fut un peu surpris de voir qu,elle soutenait son regard alors que quelques minutes plus tôt, elle était vraiment intimidée par lui.

« Elizabeth m'amenait toujours de quoi manger, mais c'était la nourriture d'infirmerie… Elle sera quand même inquiètes de ne pas me voir assit ou bien en train de dormir sur mon lit… Elle a peur qu'il ne m'arrive quoi que ce soit de grave à cause des scientifiques qui peuvent arriver n'importe quand chercher un mutant au hasard pour une opération… Je n'ai jamais eu de blessure qui m'a affecté autant… Et ça fais un an que je me débrouille suffisamment bien pour échapper aux opérations qui me plane au-dessus de la tête… J'suis plus vulnérable qu'avant comme ça… J'ai peur qu'elle croit qu'un scientifique ne soit venu me chercher durant son absence pour une opération… »

Nero craignait qu'à son arrivé, Elizabeth soit étendue sur son lit à pleurer… Et que lorsqu'elle le verrait arriver, comme si de rien n'était, elle ne se mette à le gronder pour ne pas l'avoir avertie du où il allait… Ce n'était pas la première fois qu'elle lui disait qu'il était mieux à l'infirmerie pour que les médecins puissent surveiller l'état de son œil et de ses jambes, affaiblies par les drogues qu'on lui avait donnée en trop fortes doses lors de sa capture pour le deuxième Tnatum. Et comme on continuait de lui donner des calmants pour son œil, ses jambes avaient de la difficulté a reprendre le dessus.
Le jeune ex-roi ne fit aucune remarque sur le fait qu'elle avait retiré sa main de sur la sienne. Elle était trop étonnante à garder ainsi son regard rivé au sien alors qu'elle était des plus craintive tout à l'heure.

« Aucun crime, peut-être, mais je ne lui ait tout de même pas laisser de message pour la rassurer… Elle va être angoissée, je la connais, et quand elle est moindrement nerveuse, elle me hurle après… C'est un peu comme ça qu'elle me le fait savoir, même si ça arrive rarement… La dernière fois, c'était quand je m'étais coupé le bras, pour un de ses garçons… Elle s'inquiétait, elle avait peur que ça s'infecte et que ça ne guérisse trop lentement à son goût… Mais quand elle a vu son garçon et qu'elle a su pourquoi je lui cachais la raison de ma blessure, elle s'est calmée… J'aurais dû lui laisser un post-it, merde… J'arrêterais de me tourmenter…, fit-il, les deux dernière phrases étant plus pour lui-même que pour Sarah.

M'enfin… Si Elizabeth voit que je suis avec toi, peut-être s'en ferait-elle moins… Et de savoir que j'ai manger avec toi, elle sera sûrement contente qu'au moins je n'ai pas été seule… Mais tu aurais beaucoup de difficulté à m'aider… Je suis assez costaud pour une jeune fille comme toi… Je n'suis pas lourd pour rien… Tu aurais de la difficulté à m'aider si je venais qu'à perdre le peu de force qui me reste… »

Nero avait ensuite tenté de se relever à nouveau avant de sentir une main sur son épaule. C'était Sarah qui était venue s'accroupir à côté de lui. Il arrêta donc son geste, le temps de reposer ses jambes. Il aurait besoin d'elles lorsqu'il viendrait pour se relever définitivement. Écoutant la jeune fille, le jeune homme passa ses deux mains dans ses cheveux, balançant un peu sa tête vers l'arrière. Il soupira avant d'ajouter:

« Tu t'entendrais tellement bien avec ma fille… 'Même caractère, toutes les deux… M'enfin, j'dois… j'dois aller rejoindre Elizabeth… Elle doit s'faire un sang d'encre de pas me voir à l'infirmerie… J'aurais pas dû… J'aurais dû au moins l'avertir, elle ou Nathy… J'peux pas attendre… J'dois aller la rejoindre… Maintenant… »

Le jeune roi avait maintenant les paumes sur les yeux, gardant la tête orientée vers le plafond. Il n'avait pas envie de les retirer. Surtout qu'il pleurait silencieusement. Sa fille… Sa petite fille unique… Il ne l'avait toujours pas retrouvé et elle n'avait donné aucun signe de vie à lui ou Elizabeth… Et ce depuis la capture de Nero… Il ne la reverrait sans doute jamais… Sa fille unique, Sarah avait vraiment le même comportement qu'elle… Donc, elle la lui rappelait… Merona lui manquait tellement…

Saisissant mieux les causes de l'inquietude de Nero, Sarah acquiesca, marquant sa comprehension, mais sentant tout de meme le besoin de le rassurer.

" Je vois... Mais Elizabeth est quelqu'un d'intelligent. Et, quand elle sera rassuree de te voir en vie, je pense qu'elle marquera plus cette joie par des elans d'affection que par des elans de violence, si la vie compte tellement a vos yeux, tu ne crois pas ? Elle a l'air de tenir a toi si elle s'inquiete tellement. Alors, aie confiance. Et rappelle-toi toujours de ce dicton : la peur tue l'esprit. Alors laisse la passer au travers de toi et aborde le futur avec confiance. Aie confiance en elle. "

Faisant expres de ne pas ramener le sujet sur ces scientifiques qui, apparemment, pouvaient choisir leurs victimes a leur guise, la jeune fille dissimula la sourde angoisse qui menacait de la submerger. Mais, a force d'inspirations profondes et d'inspiration au calme, elle reussit a garder un visage a peu pres serein pour ne pas davantage gener son interlocuteur. Faisant venir, tel un papillon se posant sur une tige de fleur, un doux sourire comprehensif et compatissant, elle lui murmura :

" Il est vrai que tu aurais pu laisser un message pour la prevenir. Mais tout le monde peut faire des erreurs, je crois... memes les anciens monarques, hmm ? "

Aucune moquerie ne percait derriere ces paroles, servant plus de derivatif que de critique pejorative.

" Et, de toute maniere, je rejoins ton avis en pensant qu'elle sera plus calme malgre ses antecedents, lorsqu'elle verra que je suis avec toi. Tu n'etait pas tout seul, finalement. Quant a ce qui est de t'aider... vivre dans la nature, ca fait les muscles, tu sais. "

Faisant un clin d'oeil qu'elle avait percu comme un signe de comprehension mutuelle entre deux humains, son sourire ne disparut pas... du moins, pas tout de suite. Car le geste de desespoir qu'il exerca devant elle l'emut profondement... de meme que les paroles qu'il ajouta a sa suite. Mais sa voix avec une tonalite etrange. Comme si il avait un etau dans sa gorge. Inquiete, depliant ses jambes, Sarah se redressa en position debout, s'apercevant que, meme assis, elle n'etait pas tellement plus grande que lui. Et ce qu'elle vit la frappa... Derriere les mains de l'ancien roi, quelque chose filtra. Une goutte d'eau... Et cette goutte d'eau ne pouvait provenir que d'un seul endroit. Sa peine devait reelleement etre immense... et sans doute lie au nom de cette fille qu'elle lui rappelait. Triste pour lui, mais n'ajoutant pas un mot, la jeune mutante se rapprocha encore un peu de lui, et posa une main sur le cou de l'homme pres d'elle, resistant a l'envie de le serrer contre elle.

" Je... je suis desolee pour toi. "

Sarah avait acquiescé lorsqu'il avait eu terminée de parler. Elle semblait vraiment le comprendre. Et comme de raison, Nero avait l'impression qu'elle voulait le calmer, le rassurer.

« Je sais qu'Elizabeth sera fâchée, je la connais assez pour ça… Mais tu as raison, elle est plutôt chagrinée, après quelques minutes… Elle n'est pas du genre à rester fâchée bien longtemps… J'ai confiance en elle… Mais je déteste les dictons, j'ai trop de mauvais souvenirs qui en sont reliés… »

Nero ne voulait pas la chagriner, mais seulement l'avertir. Il n'avait pas trop envie qu'elle en dise trop souvent devant lui à cause des souvenirs qu'ils avait de chez lui. Son oncle avait été un as des dictons et des proverbes. Malheureusement, il avait aussi été son professeur alors qu'il n'avait que 5 ans. Et le meurtrier de ses parents. Un mauvais souvenir que Nero n'arrivait pas à se débarrasser. Il avait vu son oncle tuer son père, son propre frère, devant lui, devant les yeux horrifiés d'un jeune garçon de 5 ans.
La peur tue l'esprit… Pff, n'importe quoi. Nero avait souvent eu l'occasion d'avoir peur et pourtant, ça n'avait rien donné de fâcheux. Il avait eu peur lorsqu'il avait passé près de se faire bouffer tout rond par un énorme dragon noir. Il avait eu souvent peur durant qu'il partait en guerre contre ses ennemis. Et pourtant, il avait vaincu ce dragon et ses ennemis. La peur ne tue pas l'esprit, au contraire, elle le renforce terriblement.

Nero n'avait pas remarqué que Sarah inspirait profondément pour se calmer. Mais bon, il n'y aurait pas porté attention, il n'avait aucune idée du comment ni du pourquoi elle était inquiète. Elle lui avait fais un sourire avant d'ajouter qu,elle était d'accord qu'il aurait pu laisser un message à Elizabeth. Et que même les anciens monarques pouvaient faire des erreurs eux-aussi?

« M'ouais, j'imagine que dans les circonstances, j'peux faire des erreurs aussi, mais si j'avais été chez moi, ce n'aurait pas été la même chose… M'enfin, la prochaine fois que j'aurai envie d'aller quelque part, j'aurai au moins averti ma belle… Euh, j'veux dire, Elizabeth… Ou bien j'irai avec elle…

M'ouais… Peut-être que tu as raison, mais j'aurai tout de même à me faire pardonner de la laisser ainsi inquiète trop longtemps… Elle doit peut-être bien se douter que je suis ici, ce n'est pas la première fois que je lui dit que ça m'énerve de rester toute la journée à l'infirmerie dans mon lit et comme je déteste la nourriture là-bas… Elle a déjà sûrement déduit que je suis ici… M'ouais, mais ce n'est pas la même chose que d'être un ancien chevalier, Sarah… Et puis, tu es quand même une jeune fille… M'enfin, si tu as vraiment envie de venir avec moi, ça ne me dérange pas du tout… Mais l'infirmerie est pleine, il y a beaucoup de mutants qui étaient au premier Tnatum qui ont été blessés pendant l'explosion… C'est à toi de voir si tu tolères la présence de gens qui souffrent plus ou moins physiquement… Malgré que si tu n'aimes pas, on peut toujours fermer le rideau… »

Elle lui avait fait un clin d'œil ce à quoi Nero avait répondu d'un léger sourire. Puis, Nero avait balancé la tête vers l'arrière pour pleurer, mais gardant toutefois ses paumes sur ses yeux. Il ne s'était pas aperçu que la jeune adolescente s'était relevé et approché de lui, près même. Il ne fit aucune réaction jusqu'à ce qu'il sente sa main de futur jeune femme dans son cou. Il avait retiré ses paumes pour la regarder et les avait reposées sur ses genoux. Il avait relevé les yeux, rougis légèrement par ses quelques larmes, pour l'écouter.

« Non… C'est, c'est rien… C'est seulement… Tu ressembles beaucoup à ma fille, c'est tout… Côté comportement… Tu réagis un peu comme elle l'aurait fais… Et tu as presque la même manière d'agir… Merona son nom… Vous auriez sûrement eu beaucoup de plaisir toutes les deux ensembles… M'enfin… »

Nero perdit le reste de sa phrase. Il n'avait pas envie de dire à la jeune ado à côté de lui que Merona était sans doute morte alors qu'il se disait toujours qu'elle reviendrait un jour. Quelques larmes filèrent sur ses joues sans qu'il n'ait pu prévoir leur arrivé. Il ferma les yeux, repenchant sa tête un peu vers l'arrière. Il espérait toujours se réveiller et voir sa fille adorée se reposer à côté de lui alors qu'elle avait tenté d'attendre son réveille… Mais plus les jours avançaient, plus cette idée devenait de moins en moins vraie dans son esprit.

Detester les dictons ? Sarah lacha un : "Ah... " intempestif. Pour elle, ce n'etait pas simplement des dictons lances a tire larigot pour demontrer un certain savoir ou autre... Non, pour elle, c'etait une philosophie, une maniere de penser et de vivre qui l'avaient accompagne depuis toujours. Mais peut-etre que personne d'autre ne faisait ce genre de choses... Enfin bref, tout ce qu'elle retint c'est qu'elle avait dut agacer Nero, et bien qu'elle n'en fit rien paraitre, sa gene monta d'un cran et lui fit monter le rouge aux joues. Cette analyse la fit reflechir brievement tandis qu'une sorte de silence s'etirait entre eux, laissant deviner que son interlocuteur etait, comme elle, plonge dans ses pensees. Il etait vrai que tous les dictons ne s'appliquaient pas a tout le monde, selon le passe, l'histoire, le caractere de la personne. Mais elle avait ete sincerement desireuse de lui remonter le moral et de lui insuffler a nouveau un peu de courage, lui qui semblait etre de ces hommes tourmentes et peinant a trouver le repos mental.

" Chevalier ou non, ( elle ignorait ce qu'etait veritablement un chevalier, mais bon... ) tout le monde a besoin d'aide un jour ou l'autre, non ? Meme si pour certaines personnes ce doit etre plus difficile a admettre... et je le comprends ne t'en fais pas. En revanche, oui, ca me ferait vraiment plaisir de t'accompagner... et, surtout, que ca ne te derange pas... Mais tu comprendras que je n'ai pas franchement envie de me retrouver toute seule... "

En effet, autant rester avec une nouvelle connaissance dans la mesure du possible afin de trouver ses marques le plus rapidement possible. Et si cela pouvait eviter a Nero quelques cris supplementaires... de plus, revoir si rapidement Elizabeth ne lui ferait pas le moindre mal, elle en etait sure. Elle espera simplement que sa presence ne derangera pas la jeune femme plus que son compagnon ne venait de l'affirmer il y a quelques instants a peine.

" Ca ne me derange pas d'aller a l'infirmerie, pleine ou non. Je... je suppose que ca risque de m'impressionner un petit peu, mais de toute maniere, il faut bien que je m'habitue, non ? Donc, tu vois, la souffrance a cote... je peux la regarder sans crainte. "

En revanche, la timidite etait revenue a la charge en s'apercevant que l'ancien monarque avait cesse de se cacher les yeux lorsqu'elle le toucha dans le cou, pour la regarder dans les yeux. Intimidee, elle reussit a soutenir son regard le temps que cela fut necessaire, mais prefera retirer sa main, de peur de s'attirer une remarque de Nero, la joignant a son autre main, sur son ventre. Sarah murmura :

" Merona... c'est un joli nom. Eh bien... j'ignore ce qui est arrive a ta... fille ( elle avait un peu de mal a l'imaginer pere. ) mais... si un jour cela m'est permis, je serais tres heureuse de la rencontrer. "

Voyant que des larmes continuaient de couler sur le beau visage de son interlocuteur, la jeune fille ajouta encore plus bas... :

" Tu veux que je te laisse tranquille ? "

« Impressionner? Eh bien… Je ne peux pas dire si de ton point de vu tu trouveras qu'elle est énorme… Elle est plus imposante que celle que j'ai connu à mon époque, mais elle n'est pas plus grande que la salle ici… M'enfin, des souvenirs que j'ai de notre infirmerie, elle n'était pas très grande… »

Nero l'avait ensuite regardée lorsqu'il avait senti la présence de sa jeune main dans son cou. Sa gêne avait l'air d'augmenter à nouveau à la charge. Le jeune homme était si intimidateur et imposant que cela? He bien, à la guerre, ça pouvait toujours aller, mais face à une gentille connaissance, était-ce vraiment nécessaire? M'enfin, Nero ne fit aucun commentaire. Ni même lorsqu'elle retira sa main de là, visiblement très intimidée. De toute façon, il ne voyait pas pourquoi il aurait commenté son geste ou bien pourquoi il l'aurait questionnée. Après tout, tant qu'elle ne faisait aucun geste dangereux et sanguinaire envers personne, il ne voyait pas pourquoi il l'arrêterait dans ses faits et gestes. M'enfin, il ne fallait pas trop en mettre non plus. Il était quelqu'un de très affectueux, mais ça ne voulait pas dire non plus qu'il faisait des câlins à tout le monde et n'importe qui.

« Ça signifie "fille de Légendes" par chez moi… C'est ça mère qui a trouvé… La grand-mère maternelle de ma fille étant ma déesse protectrice… Et oui, même si je ne suis pas bien vieux, j'ai une fille de ton âge… Je viens du passé, mais elle, elle vient de mon futur… Je n'avais que 16 ans lorsqu'elle est née… Je ne le savait pas à cette époque, mais bon… Techniquement, je serais donc supposé avoir 33 ans, mais comme je te l'ai dit, les traqueurs qui l'ont amenés à Tnatum sont venu la chercher 9 ans après mon propre enlèvement… J'ai donc 9 ans de moins que ce que je suis supposé avoir… Ou d'un autre point de vu, Merona est 9 ans plus vieille que ce qu'elle est supposée avoir… M'enfin, c'est difficile de comprendre tout ça… Mais très facile de voir que c'est dure à saisir… »

Nero n'osa pas poursuivre sur le fait que Sarah pourrait un jour ou non la rencontrer. Merona ne semblait plus de ce monde, malheureusement. Même si elle était encore réellement vivante, ce que Nero ne savait pas encore, personne ne l'avait revu et tout portait à croire qu'elle n'était plus.
Le jeune chevalier essuya ses larmes du revers de la main.

« Nan… Ça me fait un peu de bien de parler à quelqu'un… Elizabeth a ses garçons et ses accueils à s'occuper, elle ne peut donc pas être partout à la fois… Je peux compter sur elle, c'est certain, mais quand l'on est seuls, je préfère lui montrer tout mon amour plutôt que de bavasser… M'enfin, si tu tiens à venir avec moi à l'infirmerie…

Nero se releva sur ses jambes, plus solides qu'à son premier essaie.

… Il serait mieux que tu restes, non? »

[Bon, d'acc, pas terrible, mais bon, j'ai pressé mon citron pour trouver un truc de potable à écrire. J'me reprends au prochain, promis! M'enfin, là, j'te laisse le choix: soit on continu de bavasser, soit on clos et on repars un autre post ailleurs, quelques temps après cette première rencontre ^^]

Seulement un post pour dire que le sujet ici peu être clos et que la suite se déroulera à la bibliothèque comme promit ^^

Lien: https://tnatum-v2.forums-actifs.com/bibliotheque-f35/cours-prives-nous-voila-sarah-zenyan-suite-de-la-salle-a-manger-t209.htm#1024