Cours privés, nous voilà! [ Sarah Zenyan || TERMINÉ!!! ]

Tout s'était bien passé. Sarah et Nero étaient retournés à l'infirmerie sans aucun problème. Les jambes du jeune hommes tremblaient terriblement à leur arrivée, mais sans plus. Elizabeth, comme l'avait deviné Nero, était furieuse après lui de ne rien lui avoir dit sur ses intentions. Elle avait eu tendance à hausser l'intonation de sa voix, mais avait fini à moitié en pleurs dans les bras de son amoureux. Elle s'inquiétait toujours pour lui et Nero commençait légèrement à désespérer. Il ne voulait pas qu'elle s'inquiète pour lui. C'était inutile, il était bien capable de se débrouiller et de se défendre seul. Après tout, il était et resterait toujours un chevalier, un homme de combat, un homme de guerre.

Le jeune homme était maintenant sur pied, après quelques jours supplémentaires à l'infirmerie. Ses forces lui étaient entièrement revenue, même s'il lui arrivait d'avoir de temps à autre une certaine petite faiblesse qui lui faisait perdre l'équilibre, mais sans plus. Il ne venait plus à l'infirmerie que pour que les médecins puissent suivrent le cours de la guérison de son œil gauche. Et pour voir sa belle qui continuait d'y aider les médecins et infirmiers.

Il était maintenant près d'une heure de l'après-midi. Nero s'était rendu à la bibliothèque et parcourait les allées de livres afin de dénicher ce qu'il voulait. Après un long moment, il avait fini par trouver ce qu'il voulait: un livre pour enfants, certes, mais qui pourrait lui être utile. Il fallait dire que ce n'était pas pour lui qu'il prenait cela. Il y avait la jeune Sarah Zenyan qui viendrais le rejoindre pour qu'il lui apprenne à lire. Ça serait amusant dans un certain sens. Nero n'avait jamais eu à apprendre quoi que ce soit à personne. D'accord, il avait appris plusieurs choses à Elizabeth à propos de sa vie avant Tnatum, mais ce n'était pas la même chose. Elle, elle savait lire et écrire. Sarah, elle, n'en savait rien. Il faudrait qu'il lui montre tout depuis le début.

Venant s'asseoir à une table vide, le jeune homme y déposa le livre et s'assit. L'adolescente allait arriver d'un moment à l'autre, mais Nero n'avait pas tellement envie de poireauter très longtemps. Il appuya donc ses deux bras sur la table, les manches de sa chemise relevées, et se mit à matérialiser de petits animaux. Il fit apparaître un petit chaton marron au pattes beige clair et au bout du museau et des oreilles orangé. Aussitôt, le chaton se mit à sautiller un peu partout sur la table. Puis, remarquant alors Nero, s'approcha de lui en ronronnant. Mais, au moment où il vint pour le prendre dans ses bras, l'illusion se dissipa pour ne rien laisser derrière elle.

Pourquoi fallait-il qu'il ait eu la brillante idée de créer l'illusion de sa fille sous sa charmante forme de chaton alors qu'il savait pertinemment qu'il ne pourrait la serrer dans ses bras ni même effleurer le poils de l'animal?

Arriva alors à côté de lui la silhouette qui expliquait la raison de sa visite ici.

Sarah s'efforcait de se retenir de courir, terrifiee a l'idee d'arriver trop en retard a son rendez-vous avec Nero.

* Mais ou est-ce que peut bien etre cette fichue bibliotheque... ?! "

Deux ou trois jours auparavant, il lui avait pourtant bien explique ou est-ce que cet endroit se trouvait. Et voila qu'elle n'etait pas fichu de se retrouver encore totalement dans ces immenses galeries, a la fois trop vastes et trop etroites pour elle.

* J'aurai du faire du reperage avant... Je suis nulle... *

Faire attendre un roi... et puis quoi encore ? La jeune fille finit donc par se mettre a courir, affolee. Chaque porte a son passage faisait l'experience d'une attention minutieuse, ses yeux tentant de dechiffrer ce qui y etait inscrit desesperement. Mais lorsque qu'on ne sait pas lire...

Tout en cherchant, Sarah songea qu'elle n'avait pas revu Nero depuis qu'elle l'avait accompagne a l'infirmerie... et apres que ce dernier lui ait donne la date et l'heure de leur rendez-vous, elle avait fini par s'eclipser, profitant de la discussion houleuse qui s'etait etablie entre lui et Elisabeth... ce qui s'etait avere d'une incroyable impolitesse. Mais elle n'avait pourtant eu d'autre choix que d'obeir a cette pulsion de se sauver tout simplement...

Sarah avait l'impression que son coeur allait finir par exploser. Essoufflee, elle avait pourtant envie de la recevoir cette lecon de lecture bon sang !

* Et j'ai aussi envie de le revoir, lui... *

Cette soudaine confidence a elle-meme la fit freiner brutalement. Pourquoi cette fameuse envie ? Hmm... mieux valait ne pas y penser. Cependant, rien qu'a la pensee du doux visage de l'homme qui allait etre son professeur temporaire, un sourire vint eclairer le sien. Reprenant sa course plus moderement, ce fut quelques minutes plus tard que la mutante s'arreta definitivement. Une porte sur sa gorge etait entrouverte. Curieuse, elle poussa le battant, et ne put retenir une petite exclamation de surprise.

" Oh ! "

Face a elle, ce n'etaient que des dizaines d'etageres, toutes remplies de livres a foison. Timide, la jeune fille referma la porte derriere elle, avant de s'avancer avec precaution dans ce dedale d'ouvrages tous plus attirants les uns que les autres. Le bruit de ses pas resonnait, parfaitement audible dans la piece gigantesque qui semblait etre vide.
Soudain, elle se rappela du pourquoi de sa presence ici, et entreprit donc de chercher avec avidite ou est-ce que le monarque pouvait bien se trouver. Sa vue percante finit par l'apercevoir, assit a une table. N'osant l'approcher de prime abord, elle se cacha derriere un des rayons, jugeant sa chevelure blonde beaucoup trop voyante pour se montrer discrete.
A sa grande surprise, le guerrier fit apparaitre un chaton. Il etait adorable, et elle ne put se retenir de sourire de nouveau devant cette prouesse de magie. Mais l'illusion finit par disparaitre quand Nero voulut la toucher. La tristesse envahissant alors ses expressions seraient impossible a decrire ici.

Desireuse de ne pas le laisser seul dans sa souffrance, Sarah apparut alors au grand jour, marchant avec lenteur mais determination vers lui. Elle prit place avec la meme precaution sur une chaise pres de lui, gardant le silence, mais ses yeux ne quittant pas ceux du pere mortifie...

Nero regardait maintenant le vide, sous ses yeux, à l'endroit exact où l'illusion du chaton se trouvait il y avait à peine quelques minutes. C'était trop long pour lui. Les traqueurs avaient une piste pour la retrouver, mais rien ne lui disait que c'était vrai ou non. Qu'elle était encore vivante ou… Il n'osait même pas y penser. La plaie béante que l'annonce de sa perte était déjà assez profonde sur son cœur d'homme sans avoir à ajouter de faux-espoirs. Même s'il ne pouvait s'y résoudre pour le moment…

Le jeune homme ne s'aperçut pas que sa partenaire de lecture l'observait de loin, m'enfin, il en donna l'impression. Il avait le regard fixé dans le vide après tout. Il ne fit même aucun geste à son approche, même lorsqu'elle daigna sortir de sa cachette pour s'approcher doucement de lui. D'ordinaire, il se serait sans doute tourné subitement vers elle pour la faire sursauter, mais il n'en n'eut pas la force morale pour l'instant. Elle ne disait point mot, laissant Nero sortir doucement de sa rêverie, malgré le fait qu'il n'y était déjà plus. Sans se retourner, il appuya son menton sur ses mains, coudes appuyés sur la table de la bibliothèque.

« Faudra-t-il que je t'enseigne, en plus de la lecture, l'art de l'approche silencieuse, dis-moi?, fit-il avant de se retourner légèrement vers elle pour la taquiner. Je t'ai entendue arriver dès que tu as regardé la porte de la salle… Alors, par quoi veux-tu commencer? Le plus difficile ou bien le plus facile? »

Le jeune homme se retourna complètement sur sa chaise pour lui faire face et lui sourit. Il savait qu'elle avait vu l'expression de son visage, mais ne voulait en aucun cas la démoraliser avec cela. Il était bien mieux capable de cacher ses émotions à l'habitude quoi!

[Désolée pour l'attente, j'aurai eu le temps de la finir avant si j'avais pas dû la recommencer ><]

Nero faisait fit de ne pas regarder sa jeune élève. Après,t out, il ne voulait que lui faire une blague pour lui prouver qu'il n'était pas si malheureux que ça, même si ce n'était pas tout à fait vrai. Il préférait d'ailleurs que l'on ne le voit pas pleurer ou quoi que se soit d'autre en publique. Il était orgueilleux, ça, il fallait le dire!

Se tournant à demi après avoir parlé, Nero remarqua que sa légère blague n'avait pas eu l'effet désiré sur la demoiselle. Fronçant les sourcils sans comprendre, il la regarda baisser les yeux, les joues tout aussi rouges qu'un soleil au crépuscule. Prenait-elle mal la plaisanterie ou bien se sentait-elle coupable d'être arrivée beaucoup plus tard que lui? Après tout, il ne lui avait pas précisé à quelle heure il arriverait, lui. Mais voyons donc!

« Hum? Sarah..., fit-il en appuyant sa paume d'ancien combattant sur son épaule de demoiselle tout en la regardant cette fois. Je blaguais voyons. Tu n'as pas à t'excuser! Ça fait un moment que j'suis ici de toute façon et j'y serais venu même si tu n'étais pas venue. C'est tout, t'en fais pas avec ça voyons! »

Lui adresssant un sourire, Nero tenta de lui remonter le moral. Se penchant légèrement face à elle, il ajouta à voix basse:

« Suffit juste que l'on ne parle pas trop fort, je n'ai pas envie que les surveillants viennent pour nous sortir de l'endroit à coups de pieds au derrière... »

[Désolée!! Désolée pour le temps que ça a pris! J'ai un gros rhume, mais j'ai finalement trouvé une idée ^^"]

Le jeune homme n’entendit pas la jeune adolescente rigoler face à sa blague, mais au moins, son sourire le convainquit qu’elle l’avait bien prise. Quant à lui, il lui répliqua aussi d’un sourire. Il n’avait pas voulu, en aucun cas, la vexer. Il devrait tenter de faire plus attention à l’avenir. Après tout, elle n’avait pas réellement vécue dans une société « normale » au contraire du jeune homme.

« Mais non, tu n’a pas à t’excuser pour ça, Sarah, murmura-t-il. J’aurais dû prévoir le coup plutôt que d’y aller de manière irréfléchie… C’est bien la preuve que même en ayant vécu dans un château, je ne suis en aucun cas parfait, pas vrai? Mais t’en fait pas, ça se replacera, j’en suis certain. Nous sommes humains après tout. Même avec des pouvoirs. »

Tripotant inconsciemment la table devant lui, Nero se demandait s’il devrait lui demander si elle n’avait pas changé d’avis au sujet d’apprendre à lire. Se retournant vers sa jeune apprentie, il remarqua son regard brillant.

« Alors? Tu es prête pour apprendre jusqu’à en avoir mal au crâne?, fit-il à nouveau sur le ton de la blague avant de reprendre plus sérieusement. Ne t’en fait pas, si tu en a marre, tu n’auras qu’à me prévenir. Je ne t’oblige pas à tout savoir aujourd’hui. Après tout, c’est avec le temps que l’on apprends le mieux… »

[Désolée pour le retard ^^" J'vais bien finir par me dompter à être plus à l'heure un jour ><]

Nero n’avait aucune idée de ce à quoi la jeune fille pouvait penser. Mais son attitude le laissait perplexe. Elle était vraiment attachée à ses leçons de lecture. Alors qu’à l’habitude, n’importe qu’elle personne aurait trouvé un prétexte pour s’en débarrasser sans avoir à étudier. Quoi qu’ici, comme l’établissement était totalement différent du premier en matière d’architecture, il fallait savoir se débrouiller avec les panneaux affichés à peu près pas mal partout.

Voyant l’adolescente lui sourire à sa question, lui promettant d’être sérieuse et appliquée, Nero ne pu s’empêcher de lui sourire à son tour. Elle était vraiment enthousiasme et serait sans aucun doute une bonne élève… à première vue du moins.
Sans plus attendre, le jeune homme fit avancer les bouquins les moins enfantins qu’il avait pu dénicher. Tout en lui montrant les caractères tous différents les uns des autres, le jeune homme allait en dénicher d’autres, plus aisés à comprendre ou venant appuyer les exemples qu’il lui donnait. Ce n’était pas chose aisé, puisqu’il y avait des milliers de livres entassés sur les nombreuses étagères de la bibliothèque. Le résultat qu’ils obtinrent, après quelques heures de travail intensif, était satisfaisant.

Plaçant les nombreux livres utilisés en quelques piles bien droites. Du coin de l’œil, Nero vit Sarah s’étirer. Souriant pour lui-même, il continua à empiler les livres, ne voyant donc pas le regard qu’elle lui portait. Évidemment, puisque s’il avait vu son regard, il aurait sûrement deviné ses intentions. Entendant ses légers pas feutrés s’approchés vers lui, l’ancien monarque ne se retourna pas. Elle devait sûrement venir l’aider à transporter les piles de bouquins jusqu’aux endroits où ils les avaient pris antérieurement.

Ayant une pile de livres en mains, le jeune Moréen ne prit pas garde lorsque la jeune adolescente enroula ses doigts sur son poignet. Tout comme les femmes du monde, elle avait des doigts fins et délicats, tellement fragiles qu’un simple geste trop brusque pourrait les briser. Regardant la demoiselle à qui ils appartenaient, Nero ne saisi pas l’importance de son geste. Tout ce qu’il eu le temps de comprendre était que la demoiselle l’avait pris de court. Ses lèvres s’étaient ainsi collées aux siennes sans qu’il n’ait pu rien y faire. Sur le coup de la surprise, il laissa s’échapper de ses mains les livres qu’ils tenaient, tombant alors sur ses pieds. Si ce n’avait pas été de la peur de lui faire mal par mégarde ou de la vexer, le jeune Moréen aurait sans doute réagit. Pourtant, une étrange force l’en empêchait. Ce n’était pas désagréable, mais pourtant, il sentait la menace que tout cela engendrait. Il le savait, pour avoir jadis expérimenté ce même champ d’attraction.
Reculant d’un pas, Nero se prit les pieds dans la chaise tout juste derrière lui et tomba drôlement mal assit dessus, entraînant avec lui Sarah qui le retenait par le poignet. Sous la chute, il pu alors retourner la tête de côté, évitant alors le contact des lèvres de la demoiselle sur les siennes. Elle était bien évidemment douée du même pouvoir que la très grande enchanteresse qu’il avait jadis connu…

Fixant le vide en direction du sol, Nero ne savait plus trop quoi penser. Pourquoi cette gamine osait-elle l’embrasser de la sorte? Elle savait pertinemment qu’il était déjà avec Elizabeth! Alors pourrait-ce être la raison qui l’avait menée à utiliser son pouvoir d’attraction comme ça? Pouvoir dont il n’était aucunement au courant! Méa l’avait jadis utilisé sur lui, de sorte que son jugement en avait été réduit à néant. Pouvait-il réellement faire confiance à quelqu’un qui possédait sans nul doute le même don? Si elle ne l’avait pas utilisé sur lui, sûrement. Mais maintenant…

« Tu n’as pas à t’excuser. Les excuses ne seront guères utiles dans cette situation. »

Le jeune homme avait parlé, mais de manière plutôt… sèche. D’un ton qui montrait aisément qu’il arrivait à avoir de l’autorité sur une population complète. Sur lequel il était quasi impossible, à l’exception des mages et enchanteurs qui sont sur un niveau hiérarchique plus haut qu’un roi, de répliquer quelque chose.

Se relevant brutalement de la chaise sur laquelle il était tombé assit, Nero continuait de fixer le vide de ses yeux bleu enflammé. Il repoussa tout aussi durement la chaise d’un mouvement de la main, afin qu’elle ne soit plus nuisible. Puis, d’un mouvement de la main, le jeune moréen fit luire les livres qui étaient au sol d’un bleu plutôt sombre, ce qui n’avait rien de spécial dans l’état où il était. Les bouquins s’élevèrent alors doucement dans les airs afin de reformer une pile bien droite qui alla se déposer sur la table pour redevenir des objets inertes normaux.

« Tu sais que je suis déjà avec quelqu’un pourtant…, fit le jeune monarque de son ton dur sans regarder la demoiselle. Alors pourquoi? Pourquoi t’as fais ça? Je connais trop bien le pouvoir que tu as utilisé pour l’avoir déjà subit des années durant. Tu connais Elizabeth, tu me connais moi… Tu sais que l’on est ensemble depuis que je suis ici, que nous sommes fiancés en plus. Tes excuses, ça n’y fera rien du tout. Elizabeth peut lire les pensées des gens. Je ne peux donc rien lui cacher, surtout s’il y a quelque chose qui me tracasse l’esprit à mauvais essent. »

La sentant plus distante, Nero se retourna, à temps pour la voir presque fuir vers la porte de la bibliothèque. D’un regard dur et d’un ton encore plus imposant, il ajouta :

« Revient ici. Il n’est pas question que cette « conversation » en reste là, crois-moi. »

Nero se sentait mal. Vraiment mal. Qu’avait osé faire cette gamine en agissant de la sorte? Si Elizabeth était venu les voir par curiosité, quelle aurait l’image qu’elle aurait perçue? Tout cela, simplement causé par une impulsion de la gamine. Le jeune moréen risquait les appréhensions de sa douce maintenant! N’importe qui, désirant lui faire du tort à lui et sa belle, irait aussitôt le dénoncer! Et à qui la faute? À celle de la demoiselle à ses côtés qui n’avait pas su retenir ses impulsions! Et son pouvoir, alors là, il n’y pensait même pas. Elle avait utilisé son pouvoir d’attraction sur lui? Alors qu’il n’était pas du tout au courant de ses intentions premières? Si elle avait voulu lui démontrer un certain attachement à son égard, elle n’aurait pu que se contenter d’un simple « merci ». Voir même d’un câlin ou bien d’un bisou sur la joue en signe de gratitude! Mais non! Il avait fallu qu’elle le mette en plein embarras en l’attirant de force vers elle!

« Je comprends parfaitement que d’avoir vécue dans la nature une très bonne partie de ta vie ne t’as pas permise d’apprendre les règles de conduite de base chez les humains civilisés, mais avec un acte du genre, ça n’aurait en rien excusé ton geste. »

Lui ordonnant, d’un ton dur, de revenir, Nero la toisa sous un autre regard. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait agit exactement à la manière de Méa, que ce soit un acte volontaire ou non. Elle avait le pouvoir d’attirer quelqu’un d’autre qu’elle-même. Elle était capable de rendre une autre personne amoureuse d’elle. Cela dégoûtait Nero. Comment pouvait-on jouer ainsi avec les gens? Comment pouvait-on simplement envisager de leur briser la vie – pour le cas de Méa – simplement par pure égoïsme?

Voyant la gamine se jeter par terre à ses pieds, Nero releva la tête au plafond et soupira.

« Allez, relève toi, ce n’est pas la peine de rester à genoux comme ça, c’est humiliant pour toi et embarrassant pour moi… Si tu tiens à t’excuser à Elizabeth, soit. Mais je n’ai rien fait de mal là-dedans. Il n’y a que toi qui n’as pas su te contrôler, point à la ligne. Tu m’as utilisé, soit en sûre. Si je n’avais jamais eu à subir un tel pouvoir sur mon auparavant, tu peux être sûre que je n’y serais pas tombé. Elizabeth est au courant pour cette faiblesse, causée par Méa. Elle l’a utilisée trop longtemps sur moi, jadis… »

Voyant que l’adolescente ne se relevait pas, Nero la pris par les épaules et s’occupa de l’asseoir sur la table, face à lui. La soulevant assez facilement, puisqu’il possédait une force inouïe. Elle pleurait, comme une vraie gamine. Nero s’en sentait un peu coupable. Après tout, elle n’avait pas l’air d’avoir fait exprès, la pauvre… N’empêche, il ne devait pas s’attendrir, elle avait la possibilité de ruiner sa relation avec Elizabeth si elle ne se contrôlait pas mieux.

Se fichant totalement du cri apeuré de la gamine, Nero l’avait rapidement fait asseoir face à lui sur la table, repoussant plus loin les livres du revers de la main. Elle avait baissée la tête. Quelle lâche! Elle n’avait même pas le cran d’assumer ses actes! Au moins, Méa avait cet avantage-là. Elle avait toujours assumé la moindre de ses erreurs, le moindre de ses actes, mauvais ou bons, peu importait. Mais elle, elle agissait et pleurait plutôt que de s’assumer pleinement! Et elle n’avait même pas l’audace de le regarder?? Pendant un instant, Nero regretta férocement de ne pas être à son époque. Alors là, elle aurait sans doute subit la pire des humiliations qu’elle n’aurait jamais eu. Soit, une puissante gifle de sa part. Assez pour qu’en plus de regretter son geste, elle daigne l’affronter du regard, signe qu’elle ne recommencerait plus sans en être pleinement consciente. Du moins, il l’aurait giflée jusqu’à ce qu’elle saisisse l’importance de son geste.

Ayant levé inconsciemment la main dans un geste pour la punir, le jeune homme resta figé lorsqu’il vit la gamine se blottir contre son torse en pleurant. En un éclair, il revit sa fille faire le même geste désespéré, s’accrochant à lui pour pleurer comme la gamine qu’il n’avait jamais connu et qu’il ne connaitrait plus jamais. Sa fille de 17 ans, maintenant disparue pour toujours…

Plutôt que de frapper Sarah, qui soufflait sans arrêt son pardon, le jeune moréen fit un geste tout à fait contraire. Il enserra l’adolescente dans ses bras, comme il ferait si ça avait été sa Merona devant lui.

« Laisse, Sarah… Oublie ce que j’ai dit… Ça ne vaut même pas la peine d’en parler à Elizabeth non plus, pour t’excuser… Tu es encore jeune, tu n’as jamais eu à utiliser tes pouvoirs sur des humains. Tu restes donc moins habile à les maîtriser, c’est tout…

« Allez, maintenant, sèche-moi tes pleurs… Je passe l’éponge pour cette fois, mais ne t’avise surtout pas de recommencer, je ne serai sans doute pas aussi clément la prochaine fois… »

Nero songea alors qu’elle agissait un peu comme sa fille… Mais il refusait de croire que c’était la raison de son pardon!

[Désolée, c'est pas terrible ^^"]

L’image de Merona hantait le jeune homme comme un trop beau souvenir passagé. Il avait perdu ses parents subitement et de manière atroce et maintenant qu’il avait eu sa fille avec lui, ici, il l’avait perdu tout aussi brusquement… Nero se refusait de croire qu’il pourrait lui arriver la même chose avec Elizabeth. Il avait trop enduré de choses pour se voir arracher son amour pour elle si abruptement. Et l’enfant qu’elle attendait de lui. On lui avait gâché la vie trop souvent pour les laisser partir de la même manière que le reste de sa famille. Oh, bien sûr, il avait vengé le meurtre de ses parents en tuant son oncle et son cousin, Nordro et Délarino. Tout en sachant que ça ne ramènerait jamais ses parents en vie pour autant. Il avait cherché à venger la disparition de sa fille en écrabouillant les traqueurs qui avaient tentés de l’amener ici. Et il veillerait jours et nuits sur sa douce et leur enfant. Il veillerait à ne pas faire les mêmes erreurs pour ne pas avoir à les perdre, eux aussi…

Il y avait trop de jours malheureux sur terre pour avoir à en infliger plus à quelqu’un. Sur cette pensée, Nero avait ainsi prit la gamine dans ses bras. À quoi bon vouloir chercher à se faire des ennemis et de mauvaises connaissances partout de toute façon? Tous les mutants ici devraient apprendre à plier sur leur orgueil pour ainsi se faire des alliés. L’on devrait apprendre à vivre ensemble plutôt qu’à chercher à se diviser et se nuire. Ça ne faciliterait que plus la tâche aux scientifiques ici…

Laissant la jeune fille s’essuyer les yeux du revers de la main, Nero la relâcha. Après tout, si ce n’était pas gênant du tout de faire un câlin, l’idée d’empirer la situation l’était par contre. Il ne voulait pas non plus que son pouvoir déraille à nouveau à cause d’un peu trop de proximité.

« À mon avis, c’est assez d’effort pour aujourd’hui… Tu devrais aller te reposer un peu, dans ta chambre… »